Le 13 mars prochain, nous serons quelques « gentlemen cyclists » à nous élancer depuis la Croisette à Cannes pour rallier, en 4 jours maximum, Little Ben à Londres. Une épreuve sans doute une peu folle, proposée par Chilkoot, à juste titre dénommé « la compagnie des pionniers ».
Luc Royer, instigateur de ce nouvel événement, s’est une fois encore inspiré d’une histoire de pionniers, celle des Blue Train Races, courses officieuses opposant des voitures au mythique Train Bleu entre la Côte d’Azur et Calais à la fin des années 20.
Près d’un siècle plus tard, la Blue Train Historic Race verra s’opposer vélos « musculaires » et vélos à assistance électrique entre Cannes et Londres en clin d’œil au challenge lancé en 1929 par le propriétaire de la marque Bentley : rallier Cannes à Londres au volant d’une Bentley Speed Six Saloon avant que le Train Bleu n’arrive à Calais.
Au delà des références historiques, cette épreuve mettra pour la première fois face à face des vélos classiques (musculaires) à des VAE. Une course pionnière en son genre, fidèle à l’esprit des événements dont Chilkoot a fait sa marque de fabrique, dans un contexte de débat animé entre défenseurs et détracteurs du VAE. Bien difficile de dire qui en sortira vainqueur au terme de cette course officieuse de 1350 km.
Invité à être sur la ligne de départ le 13 mars prochain à Cannes, j’aurai l’immense fierté de représenter la marque Origine Cycles à laquelle je suis fidèle depuis 5 saisons. Origine est pour moi bien plus qu’une marque de cycles tant au fil des années, nous avons construit une belle relation de confiance et d’amitié.
A l’occasion de ce Cannes – Londres, je piloterai un Graxx en configuration bikepacking route. Un choix mûrement réfléchi compte tenu du profil particulièrement polyvalent de ce cadre, conçu par Origine pour la pratique du gravel, mais tout aussi à l’aise sur de longs bouts droits en bitume.
Mon Graxx sera ainsi équipé de roues Shamal Ultra Disques montées avec des pneus Continental 4 Saisons en 32. Révisé et préparé par l’atelier Kom Bike à Crest, j’aurai à cœur de démontrer tout le potentiel de ce vélo que rien n’effraye ou presque.
Si le Graxx a d’abord été conçu pour la pratique du gravel, il n’en demeure pas moins un excellent vélo pour la pratique du bikepacking sur route pour peu que l’on adapte les roues et les pneumatiques en conséquence. L’équipe d’Origine aurait voulu concevoir le vélo unique, elle n’aurait pas mieux fait. Conquis par le Graxx sur les sentiers et les pistes de l’Ardèche ou des Alpes du sud, mes principaux terrains de jeu, j’ai été véritablement bluffé par son comportement sur route au point de m’élancer avec pour ce long périple entre Cannes et Londres.
Cette épreuve va assurément m’obliger à sortir de ma zone de confort…
Le challenge qui m’attend est de taille et si je suis forcément excité à l’idée d’être au départ d’une telle épreuve, mille et une questions me passent par la tête tant il y a de paramètres à prendre en compte.
Parcourir plus de 1000 km si tôt dans la saison ne m’était jamais arrivé. Le 13 mars c’est déjà demain et même si j’ai tout mis en oeuvre pour être prêt le jour J, je ne sais pas comment mon corps et encore moins mon mental vont réagir face à des conditions météorologiques potentiellement difficiles et à la longueur de la nuit à cette période de l’année. Le mistral pourrait être un adversaire particulièrement coriace s’il vient s’engouffrer dans le couloir rhôdanien, tout comme le risque de giboulées neigeuses et de températures nocturnes négatives. Il ne fait aucun doute que cette épreuve me fera sortir de ma zone de confort et constituera un nouveau cap dans ma pratique.
A moins de 50 jours du départ, je peaufine encore mon parcours en essayant de trouver le meilleur compromis entre distance, dénivelé et circulation. Chacun des points de contrôle du parcours (Aix en Provence, Lyon, Auxerre, Paris et Calais) seront pris comme autant d’objectifs à atteindre successivement en évitant de penser trop tôt à Londres…
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