D’ici quelques heures la saison 2016 aura vécu. Une saison particulièrement riche qu’il est difficile de résumer en quelques lignes seulement. De tous ces kilomètres parcourus, de tous ces cols escaladés, de tous ces grands moments, je retiens néanmoins 5 temps forts. 5 grands moments qui illustrent assez bien le sens que je donne à ma pratique cycliste et que je partage désormais au sein de la Team Cyclosportissimo. De l’Ardèche à la Belgique en passant par Vezelay, Barcelone, la vallée de l’Ubaye ou encore la Suisse, chacun de ces 5 faits marquant de ma saison 2016 ont une saveur bien particulière.
Une Bonette et un Panettone sinon rien !
Il est des petits délires qui vous viennent parfois à l’esprit sans que la raison ne vous invite à la modération. Mais après tout qu’importe, l’important n’est-il pas d’en retirer un plaisir et une satisfaction que seul celui qui en est à l’origine peut en aprécier toute la saveur ? Et de saveur justement il en est question avec ce fameux périple intitulé « Raid Panettone » qui consistait à descendre à Nice pour une déguster un… panettone (et oui !) avant de remonter à Lus la Croix Haute le lendemain via cette si chère route de la Bonette.
Certes, je mentirai en retenant pour seul prétexte à cette aventure de quelque 620 km la dégustation d’un savoureux panettone à Nice ! La perspective de rendre une petite visite aux cousins niçois m’avait en effet clairement donné le cap à tenir.
Jusqu’à quelques jours du départ, l’incertitude planait sur le choix de l’itinéraire : Cayolle, Bonette, Allos ? Lequel de ces 3 cols allaient-ils me permettre de passer si tôt dans la saison le cap des 2000 m d’altitude ? Il est évident que « sentimentalement » parlant, la Bonette était de loin mon objectif prioritaire. Ouverte dès le 29 avril, elle fut cependant à nouveau fermée les 1er et 2 mai suite à de mauvaises conditions climatiques. Mais finalement, 2 jours avant mon départ, la route était à nouveau accessible ! La Bonette, ou plus exactement le col de Restefond serait donc le point culminant de ma folle escapade.
Vezelay – Barcelone, un voyage initiatique
A l’occasion de Vézelay – Barcelone, 5e opus de la série des Born To Ride initiée avec brio par Luc Royer, j’ai sans nul doute franchi encore un nouveau palier, une sorte de voyage initiatique qui revêt sous certains aspects une dimension spirituelle. Il faut dire que le décor s’y prêtait ! Partir au beau milieu de la nuit depuis un haut lieu de pèlerinage pour rallier en seulement quelques heures l’étrange et mystérieuse Sagrada Familia au cœur de Barcelone ne pouvait me laisser insensible. Ajouter à cela des passages obligés en guise de points de contrôle par les cathédrales de Clermont Ferrand, du Puy en Velay, de Montpellier et de Perpignan et vous comprendrez que ce Vézelay – Barcelone était bien plus qu’un raid cycliste.
Quelle aventure en effet… Mais surtout que d’enseignements au terme de ce qui restera finalement pour moi un véritable voyage initiatique à la découverte de l’ultra-distance. Le corps humain est une formidable machine quand on sait bien l’exploiter, la préserver et l’écouter. Il est évident qu’il y aura pour moi un avant et un après Vézelay Barcelone. Je souhaite à tous ceux qui le peuvent de vivre de telles aventures en ayant ces sensation de liberté et de plaisir. La fin du voyage en est presque frustrante tant on souhaiterait qu’il se prolonge… J’éprouve finalement le même sentiment que les navigateurs qui rentrent au port et qui à peine les pieds à terre n’ont qu’une envie : repartir.
Les 7 Majeurs, la symphonie montagnarde
Depuis que je suis gamin, je voue une attirance irrésistible pour la montagne. Mon regard s’est toujours posé avec envie sur ces sommets dont certains me seront à jamais accessibles. Combien de fois j’ai parcouru des itinéraires improbables le doigt posé sur une carte routière. Au cours de l’hiver 2015, lorsque je me suis pris à imaginer les contours du défi des 7 Majeurs, j’avais comme objectif d’offrir aux amateurs de belles chevauchées cyclomontagnardes comme moi, un itinéraire tout à la fois hors norme et grandiose, propice à l’épanouissement de leur passion.
J’ai voulu faire de ce parcours une ode à la montagne, un concentré de paysages grandioses. Résolument difficile il offre l’opportunité de s’élancer sur ces routes que j’affectionne tant. Ces routes des cimes, certes éprouvantes mais ô combien captivantes et enivrantes. Ces fins rubans qui serpentent accrochés aux pentes les plus rudes. Autant d’invitation à entrer au plus profond de cet univers fascinant, source de toutes mes convoitises.
Ce vendredi 24 juin 2016, lorsque je m’élance depuis Jausiers à 22 heures, je sais qu’une incroyable aventure m’attend mais j’ignore encore qu’elle sera au delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
Vers 20h15, quelques mètres me séparent du bonheur absolu à près de 2800 m d’altitude. Je pioche au plus profond de moi pour me hisser jusque là après tant de kilomètres parcourus depuis la veille. Une lumière rasante caresse les sommets du Mercantour et dans le silence le plus absolu, je touche enfin au but et clôture de la plus belle des manières mon périple montagnard sur ce tas de cailloux dénué de végétation tout aussi attachant qu’effrayant, accueillant et hostile.
L’Alpen Brevet, une journée pour tutoyer les glaciers
Depuis plusieurs années je rêvais de participer à l’Alpen Brevet, une épreuve taillée sur mesure pour répondre à mes attentes en matière de pratique cyclosportive. Un solide parcours de 275 km avec plus de 7000 m de dénivelé positif et un enchaînement de 5 grands cols au cœur d’une des régions les plus authentiques de la Suisse, le Haslital. Véritable décor de carte postale sur fond de décor montagneux impressionnant dominant des lacs scintillants.
Après avoir observé un petit break pour recharger les batteries après le Raid Extrême Vosgien fin juillet, l’Alpen Brevet avait un goût de rentrée des classes avant l’heure !
Le raid de l’exil, 1400 kms pour dire stop
Lorsque j’enfourche mon vélo ce vendredi 10 septembre à Privas, j’avoue ne pas trop savoir dans quel aventure je m’engage mais j’ai la ferme intention d’aller au bout d’un challenge qui me tient extrêmement à cœur. Rallier la préfecture de l’Ardèche à Saint Médard, petite bourgade belge à quelques kilomètres de la frontière et revenir à Privas au terme de 1400 km est certes un défi sportif, mais c’est aussi et surtout un acte symbolique pour dénoncer une situation intolérable qui me touche tout particulièrement.
J’ai souvent senti l’émotion monter en moi, à plusieurs reprises, seul, dans cette fameuse bulle où je me plais à me retrouver, j’ai senti les larmes couler sur mon visage. J’ai pensé maintes au combat que mènent tant de parents, souvent seuls, pour trouver en vain une place pour un fils, une fille et qui, épuisés par des années d’espérance finissent par accepter l’intolérable exil forcé vers la Belgique.
Ce raid, que j’ai symboliquement appelé le raid de l’exil, a suscité un élan de solidarité de la part de la communauté cyclo avec laquelle je suis en contact sur les réseaux sociaux. Les nombreux messages de soutien et d’encouragement que j’ai reçus avant, pendant et après mon périple m’ont particulièrement touchés.
De bien beaux paysages qui me font rêver tout autant que voyager. Merci pour ça.
Mon souhait le plus cher…faire un de ces voyage à vélo avec toi. Les 7 Majeurs me tentent bien encore faut-il en avoir les moyens physique.
Alors pour cette année 2017, saches que si tu as besoin d’un mécanicien pour bichonner tes vélos, ça sera pour moi MA pierre à TON édifice et une façon originale de te « sponsoriser »…
Que la force soit avec toi.
Dom.
Très heureux d’avoir fait ta connaissance cette année …
Je te souhaite toute la réussite possible dans les beaux projets que tu programme pour 2017
Au plaisir d’une prochaine aventure à vélo.
Bien amicalement.
Gilles