À l’heure où de nombreux cyclos se préparent à mettre le cap vers la traditionnelle concentration cyclo « Pâques en Provence, Paul Galéa et moi-même enfourchons nos montures en ce vendredi 19 avril 2025 pour parcourir en « off » la trace initialement prévue pour être partagée en équipe de 5 dans le cadre d’une Flèche Vélocio.
Des Baronnies Provençales aux gorges de la Méouge : l’entrée en matière
Notre périple débute en beauté avec les Baronnies provençales, ce coin de Drôme et des Hautes-Alpes où les montagnes douces flirtent avec la garrigue. Là, le vélo devient prétexte à la contemplation : le thym, la lavande sauvage et les abricotiers tout juste sorti de l’hiver bordent des routes sinueuses à souhait. Puis, viennent les gorges de la Méouge, joyau sauvage taillé par le temps. L’eau y chante entre les rochers polis et la route serpente avec une élégance qui ferait rougir un danseur.

Valensole et Sainte-Croix : lavande, lumière et lignes bleues
Cap au sud, vers le plateau de Valensole. Ici, l’air embaume avant même que les champs de lavande ne s’étendent à l’horizon. Même sans leur floraison estivale, les lignes épurées et le calme de cette immensité offrent une expérience quasi méditative. Paul dira lui-même qu’on se sent ici au bout du monde. Mais quel bonheur de se sentir aussi loin de tout…
Puis c’est Moustiers-Sainte-Marie, perle accrochée à la falaise, village suspendu entre ciel et pierre et cette étoile d’or qui veille sur les voyageurs. La journée est plus que bien avancée et nous marquons une pause à la Salle sur Verdon avant d’affronter la nuit.


Le Haut Var et le Lubéron en ligne de crête
Nous poursuivons désormais notre route de nuit. Le coup de pédale de Paul est immuable. Il progresse tel un métronome avec son seul et unique braquet de 50X15. Je dois m’employer pour garder le contact et parfois je le perds…
Nous traversons le Haut Var pour rejoindre la vallée de la Durance et longeons ensuite le massif du Lubéron jusqu’à nous rapprocher de la vallée du Rhône pour un final ponctuée de vignobles et de châteaux. Un retour vers la plaine avec des jambes de plus en plus lourdes mais l’âme légère. Il est 5h du matin lorsque nous entrons dans Bollène qui accueille cette année la concentration « Pâques en Provence ». Quelques goutes nous accueillent et nos routes se séparent. Paul prend la direction de Nîmes, quant à moi, je poursuis vers le nord le long du Rhône pour retrouver l’Ardèche et Privas d’où nous nous sommes élancés une vingtaine d’heures plus tôt.
540 kilomètres de silence et de contemplation
Cette trace partagée avec Paul est tout autant une échappée belle qu’une ode au paysage. Nous avons roulé avec l’élégance un peu bohème de ceux qui savent que le vrai luxe, c’est d’avoir le temps de regarder. Si vous avez croisé deux cyclistes avec des étoiles dans les yeux et de la poussière sur les mollets… c’était sans doute nous ou toutes celles et ceux qui ont honoré la mémoire de Paul de Vivie, alias Vélocio.

