Time Megève Mont Blanc : le bonheur à l’état pur

Plus de 10 ans après ma dernière participation à la Megève Mont-Blanc, j’ai retrouvé avec grand plaisir le massif des Aravis en ce dimanche 7 juin 2015. Après les violents orages de la veille, c’est sous un soleil rayonnant et par une température très agréable que j’ai rejoins à Megève mes collègues de la patrouille Ecocyclo pour descendre avec eux à Sallanches d’où le départ était donné.

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En route pour le départ !

Ma dernière participation à cette belle épreuve de moyenne montagne remontait donc à plus de 10 ans. Autant dire une éternité ! A l’époque, elle était disputée fin août et j’en garde d’excellents souvenirs. Depuis, Time s’est associé au Club des Sports de Megève pour donner naissance à la « Time Megève Mont Blanc » désormais disputée début juin. Pour autant, les ingrédients qui ont fait le succès de cette cyclosportive réputée restent les mêmes : les cols du massif des Aravis dominés par sa majesté le Mont Blanc et une organisation sans fausse note qui fait notamment le maximum en matière de sécurité. La neutralisation des descentes apporte à ce propos une certaine sérénité même si certains prennent malgré tout des risques inconsidérés sur des routes particulièrement piégeuses compte tenu du nombre de « saignées » qu’elles comportent.

Sur la ligne de départ à Sallanches, nombreux sont les cyclos qui se pressent autour de Miguel Indurain et Paolo Bettini venus en guest star honorer la mémoire de Roland Cattin, fondateur de l’entreprise Time en 1987 à Vaulx-en-Velin, décédé à l’automne dernier. Ces 2 grands champions se prêtent aux jeux des incontournables selfies avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité. Ils n’hésitent pas non plus à jouer les parrains prestigieux aux côtés de la patrouille EcoCyclo !

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On ne peut rêver meilleurs parrains !

A 8h30, le départ est enfin donné aux quelques 1500 participants impatients d’en découdre. La vingtaine de kilomètres qui sépare Sallanches du pied du col de la Colombière est avalée à vitesse grand V mais je parviens à conserver ma place dans le peloton principal sans trop peine.

Alors que les premières pentes de la Colombière se présentent, la sélection s’opère immédiatement. Sans m’affoler, je ne cherche pas à m’accrocher outre mesure aux concurrents qui me dépassent. La route est encore longue ! Néanmoins, je constate avec plaisir que les jambes tournent bien et je trouve rapidement un bon tempo.
Jusqu’au Reposoir qui porte particulièrement bien son nom, les pourcentages ne sont pas très importants. En revanche, en quittant ce paisible village dominé par le sommet de la Pointe Percée, les choses sérieuses commencent, mais quel bonheur que de pouvoir progresser dans de telles conditions météos !

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Le Reposoir, le bien nommé

Au fur et à mesure que l’on approche du sommet, je reviens petit à petit sur les concurrents que j’avais laisser filer au pied de l’ascension Cette fois j’ai trouvé mon rythme de croisière !

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Le vélo dans ces conditions on en redemande !

Au sommet de la Colombière, le passage sur les tapis du système de contrôle électronique signifie l’entrée dans la zone de neutralisation ce qui permet de descendre sereinement en direction du Grand Bornand avant de poursuivre vers le col des Aravis, seconde difficulté du jour.

Au pied de ce col, je retrouve 2 membres de la patrouille Ecocyclo, Laurent Lespagnol et Steve Brewe. Nous effectuons les premiers kilomètres ensemble puis chacun adopte son rythme. Nous reconstituerons notre trio dans la descente.

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Avec la patrouille Ecocyclo, tous les voyants sont au vert !

J’éprouve un réel plaisir à évoluer dans un tel cadre, progressant la « socquette légère » au son des sonnailles des troupeaux auxquels viennent se mêler le sifflement des marmottes. Le bonheur à l’état pur… le vélo comme je l’aime. Je savoure seconde après seconde de tels moments en ayant conscience de la chance qui est la mienne d’être là.

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Les Aravis

Le col des Aravis passé, il ne reste désormais plus que la double ascension du col des Saisies. Comme pour la Colombière, la descente des Aravis est donc neutralisée et compte tenu de l’état de la route après les forts orages de la nuit, cela se révèle particulièrement pertinent. Entre et la Giettaz et Flumet, la route est en effet par endroit entièrement recouverte d’une couche de boue noirâtre qui impose de redoubler de vigilance. Avec Laurent Lespagnol qui m’a à nouveau rejoint, nous passons heureusement sans trop mal ces quelques passages délicats.

Nous voici désormais à Flumet pour attaquer l’ascension du col des Saisies. Je l’aborde avec un petit groupe dans lequel nous sommes 3 représentants de la patrouille Ecocyclo après que Steve Brewe nous ait rejoint à son tour. Je constate avec satisfaction que les jambes tournent toujours aussi bien. Les efforts consentis depuis le début de l’année s’en ressentent avantageusement. De plus, mon Axxome Origine-Cycles équipé des roues RCA-Bike se révèle parfaitement adapté à ma progression. Tant en confort qu’en rendement, le résultat est réellement significatif. Voilà un excellent compromis pour avaler des kilomètres et accumuler du dénivelé !

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Les Saisies

Il ne reste désormais plus qu’à descendre le col des Saisies pour mieux le remonter par Hauteluce ! Une montée qui me rappelle les conditions apocalyptique que j’y ai connues lors du Tour du Mont Blanc en juillet dernier. Cette fois, même si le soleil n’est plus aussi rayonnant qu’au départ l’ascension s’effectue de manière beaucoup plus sereine !

Jusqu’à Hauteluce, la pente n’est pas très marquée mise à part le kilomètre qui précède l’entrée dans le village. On retrouve ensuite la route par laquelle nous sommes descendus. Et il ne reste alors plus que 7 kilomètres avant d’en finir avec les difficultés de cette Megève Mont Blanc. J’aborde cette dernière partie avec détermination ce qui me vaut de revenir puis de déposer littéralement un petit groupe que j’avais en point de mire depuis quelques kilomètres. Les derniers kilomètres ne sont qu’une simple formalité. Rarement je n’ai eu d’aussi bonnes sensations !

De retour à Flumet, l’arrivée n’est plus qu’à une quinzaine de kilomètres. Progressant désormais seul, je veille à ne pas m’enfermer dans un faut rythme et relance régulièrement l’allure. A 3 kilomètres de Megève, un solide gaillard revient sur moi comme une bombe. Je prends immédiatement sa roue et ne le lâche plus jusqu’au portique d’arrivée que je franchis après 5h47′ d’effort en 56e position avec la satisfaction d’avoir accompli une bonne prestation d’ensemble.

Je tire de cette Megève Mont Blanc un bilan positif et encourageant pour la suite de mon programme où je vais notamment aborder les moments forts de ma saison dès le 21 juin à l’occasion de l’Ardèchoise Vélo Marathon.

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Les retrouvailles !
Les retrouvailles !

Cette Megève Mont Blanc a été par ailleurs riche de rencontres et d’échanges avec notamment Romald Willery que je n’avais plus revu depuis un week end mémorable à l’occasion de la Marmotte 2003 mais avec qui je suis resté en contact via la magie des réseaux sociaux. Idem avec Olivier Dulaurent, alias « Duduche » avec qui il est toujours aussi agréable de parler vélo, tant en terme de pratique que de technique.

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Quel sacré baroudeur !

Enfin, j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer Alexandre Bourgeonnier, un cycliste hors du commun, passionné de vélo et de voyage, capable de terminer 7e de la Megève Mont Blanc une semaine après avoir réalisé un raid solidaire de 766 km en 40 heures dans le cadre de sa préparation à la Transcontinentale Race, une épreuve qui manque de superlatif pour la décrire…