Rétro 2013

Voilà une nouvelle saison qui s’achève. L’heure du bilan a donc sonné. Qu’importe le nombre de kilomètres parcourus, le nombre d’heures de selle effectués ou le dénivelé positif cumulé, ce que je retiens avant tout, c’est ce petit bonheur unique que me procure la pratique du vélo. Saisons après saisons, j’éprouve toujours ces mêmes sensations qui m’ont fait adopter cette discipline depuis mes plus jeunes années avec en toile de fond, la quête de nouveaux challenges purement personnels. Comme la plupart des sports individuels, le vélo est un sport très égoïste et relativement chronophage. Une forme d’addiction sournoise peut même parfois s’instaurer si on n’y prend pas garde. Aussi, plus que jamais, il est important de veiller à trouver un juste équilibre entre la passion et la raison et préserver ce qu’il y a de plus cher : la vie de famille. En même temps, je me connais suffisamment bien pour savoir que 2 bonnes sorties par semaine me suffisent pour atteindre les objectifs que je me fixe. Au final, avec à peine 9 000 km parcourus au cours de la saison, mon bilan quantitatif reste très modeste comparé à d’autres.

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Privilégiant avant tout une pratique cyclosportive orientée vers la quête du plaisir sur des épreuves au long cours où l’endurance prime, cette saison 2013 m’a encore beaucoup apporté. Malgré un hiver qui a joué les prolongations quasiment jusqu’au mois de mai, la pluie, le froid et même la neige m’ont finalement bien épargnés. Seul Eole fut l’un de mes plus coriace adversaires…

De janvier à avril, les petites routes de la Drôme des collines ont été mon terrain de jeu privilégié. Portant bien son nom, ce secteur offre une multiple de petites routes entre les vallées de la Galaure et de l’Herbasse. Les bosses se succèdent les unes aux autres avec parfois quelques bons « raidards ». Pour qui veut prolonger un peu plus au nord ou à l’est, c’est un passage obligé vers les Chambarans et les terres froides du nord Isère.

Col de Montreynaud

Au cours de cette période, même si la météo est encore quelque peu capricieuse, il n’est pas rare que les conditions soient réunies pour aller faire une petite excursion en Ardèche sur le plateau de Vernoux histoire de retrouver quelques ascensions au profil encore relativement doux mais au kilométrage suffisant pour progressivement retrouver le coup de pédale nécessaire aux conquêtes estivales.

Après 4 mois à sillonner les routes de la Drôme, de l’Isère et de l’Ardèche, Mai annonce le début des choses sérieuses avec notamment un retour sur les routes du Verdon (19/05/2013), quelques 17 ans après ma dernière participation. Le parcours de cette épreuve qui, à l’époque, s’appelait « La Virenque du Verdon » a quelque peu évolué depuis 1996 mais l’incursion dans les gorges du Verdon par la boucle de La Palud a été préservée. Hélas, si le départ ne fut donné que sous quelques goûtes, rapidement celles-ci ont laissé place à un véritable déluge : chaussées détrempées, routes recouvertes de boue et de graviers, véritables torrents déboulant de toute part ont alors servi de « décor » à la première moitié du parcours. Difficile dans ces conditions d’apprécier le paysage…

La semaine suivante, je prenais part au Challenge du Vercors (26/05/2013) avec le secret espoir d’avoir enfin un avant goût de printemps. Mais une fois encore, dame météo en décida autrement si bien que l’épreuve faillit même être annulée pour cause de… chute de neige ! Fort heureusement, fin mai, la neige peut disparaître aussi vite qu’elle n’arrive. Le départ pu donc être donné comme prévu mais dans une atmosphère encore bien frisquette, pour ne pas dire plus, notamment au passage du col d’Herbouilly qui avait pris soin de conserver le beau manteau blanc qu’il avait reçu la veille…

Malgré ces 2 week end passablement agités, le mois de Mai a aussi compté quelques belles journées, comme celle du 4 où avec mes anciens collègues du FRIOL Club Tain-Tournon, nous avons mis le cap sur la montagne de Lure à l’occasion d’une très agréable sortie au départ de Sault.

Sommet de la Lure

Le mois de juin est ensuite arrivé très vite. Traditionnellement c’est un mois majeur, celui où ma pratique du vélo affiche une nette montée en puissance et cette année 2013 ne déroge pas à la règle avec de belles satisfactions sportives lors de l’Ardèchoise Vélo-Marathon, du Granfondo Pantani et du Défi des Fondus de l’Ubaye.

Sur l’Ardèchoise Vélo-Marathon (15/06/2013), j’évolue en terrain connu à tel point que je pourrai pratiquement faire le parcours les yeux fermés ! Ce que j’apprécie le plus, c’est lorsque l’on bifurque à gauche du Gerbier de Joncs. Pendant une quarantaine de kilomètres, on se retrouve souvent seul, ou accompagné d’un ou deux compagnons de route. Commence alors une épreuve totalement différente, loin de la frénésie si caractéristique de l’Ardèchoise avec en prime, un parcours qui traverse des paysages particulièrement caractéristiques, marqués par leur héritage volcanique. En résulte une succession de surprenantes formes géologiques appelées « sucs ». Avec leur forme de pain de sucre, ils semblent jaillir de terre aux milieux de ces grands espaces où ça et là de massives fermes aux toits de lauzes témoignent d’hivers enneigés et rigoureux.

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Changement radical de décor le week end suivant (23/06/2013). Place à la haute montagne avec le Granfondo Pantani, nouvelle épreuve du calendrier 2013. Les cols du Glandon, du Télégraphe et du Galibier, au sommet duquel est jugée l’arrivée, sont au programme. Un beau programme comme je les aimes, d’autant que je n’avais plus grimpé le Galibier depuis 2005. C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai à nouveau posé mes roues sur ce géant des Alpes, tremplin idéal vers l’un des 2 rendez-vous majeurs de ma saison : le Défi des Fondus de l’Ubaye (29/06/2013).

Galibier

Une saison de vélo sans une incursion du côté de Barcelonnette manquerait très certainement de saveur. Alors quitte à n’y aller qu’une fois, autant en profiter pour faire le plein ! C’est justement ce que permet de faire le Défi des Fondus de l’Ubaye avec 7 cols, près de 7000 m de dénivelé et 320 kilomètres. C’est incontestablement l’épreuve que j’apprécie le plus car elle réunit tous les ingrédients que je recherche dans le vélo : parcours, difficulté, paysages. A cela s’ajoute la qualité de l’accueil, la disponibilité des organisateurs et celles des bénévoles sans oublier la démarche humanitaire qui permet de récolter des fonds pour la lutte contre la mucoviscidose.

Il est toujours difficile de redescendre du petit nuage sur lequel on est après avoir relevé ce magnifique défi. Pourtant, cette année, en quittant Barcelonnette, mon esprit est déjà tourné vers le Tour du Mont Blanc qui constitue, au propre comme au figuré, le sommet de ma saison.

J’ai souvent rêvé d’effectuer le Tour du Mont Blanc et lorsqu’en ce dimanche 21 juillet 2013 je me présente sur la ligne de départ, j’éprouve un immense bonheur intérieur qui occulte toute la crainte que l’on pourrait raisonnablement ressentir face à l’enchaînement des difficultés de ce parcours hors norme. Je repense à tout le chemin parcouru depuis le début de l’année pour en arriver là. Il y a comme une sorte de force intérieure qui va m’accompagner tout au long de ce somptueux périple montagnard. En franchissant la ligne d’arrivée après 14h37 d’effort, les images de cette folle journée se bousculent dans ma tête et se bousculeront encore plus les jours suivants.

Le Tour du Mont Blanc passé, la pression retombe un peu. L’envie de souffler se fait ressentir si bien que je renonce à participer fin août au premier Ultra Tour du Mont Aigoual. Sans véritablement couper, je me contente alors de quelques petites sorties histoire d’entretenir le coup de pédale.

J’accroche finalement un dernier dossard à l’occasion de la Drômoise (22/09/2013), une épreuve idéale pour finir tranquillement la saison sur les routes pittoresque du Diois.

Valdrôme

Ainsi s’achève une saison 2013 hautes en couleurs et en émotions, riche également de rencontres au gré des épreuves auxquelles j’ai participé. 2014 se profile désormais à l’horizon avec de nouveaux objectifs en perspective…

  1. Quel plaisir de lire tes articles!
    La qualité de ton écriture n’a d’égal que ton humilité, car il faut une sacrée caisse pour réaliser de telles perfs, avec aussi peu de kilomètres au compteur. Et toi, animé par ta passion, tu nous narres tes aventures et les émotions qui en découlent, en occultant tes classements… Pas même un petit brin d’orgueil ou de vanité. Rien. Nada.
    Un véritable champion!
    Il faut à tout prix que tu nous gâtes plus souvent par de nouveaux articles; si tu pouvais nous parler de ton vélo « au quotidien », je suis certain que tu ferais plus d’un heureux. Non pas que tu écrives chaque jour , mais plutôt que tu nous racontes ce que nous vivons tous, nous autres cyclos, à l’entrainement, en balade, entre copains, etc…
    Je suis presque sûr que tu saurais quoi nous dire, et avec ta très belle plume, nous serions enchantés de pouvoir te lire un petit peu plus souvent.

    Merci de nous faire partager ta passion avec tant de talent.

    Fred.