Drôme Granfondo, du Vercors au Diois

Ma pratique cycliste étant désormais davantage orientée vers les road trip sans contrainte, j’ai forcément été séduit par la trace « Drôme Granfondo » proposée par Mathieu Gouriou au début d’été 2023.

Mathieu est un vadrouilleur dans l’âme, un adepte des aventures de « grand cyclisme » comme Chilkoot en proposait régulièrement. Son concept de la Drôme Granfondo est une invitation à la découverte de la Drôme en solo, duo ou petit groupe au départ et à l’arrivée de Montélimar. 2 distances au choix :

  • 280 kms et 5000m de D+
  • 340 Kms et 6300m de D+

Les plus sportifs pourront se challenger en effectuant les parcours d’une traite, les plus contemplatifs prendront le temps qu’ils veulent !

Pour ma part, j’ai choisi d’effectuer le 280 kms en partant de chez moi, soit une petite rallonge de 80 kms et un bilan carbone de 0 !

Je rejoins la trace de Mathieu à proximité de Marsanne, élu plus beau village de la Drôme en 2022, rien que ça ! Le soleil commence à sortir derrière les sommets du Diois et des Baronnies, la thermomètre affiche une vingtaine de degrés et le vent est calme. Une journée idéale pour une balade à vélo.

La mise en jambes est progressive avec comme premier col d’une longue série, celui de Tartaiguille qui peine à atteindre les 400 m d’altitude (368 exactement). A la bascule, on traverse la route arrivant du col de Devès pour emprunter une très agréable petite route qui nous offre quelques vues sur le village de Autichamp, perché sur une très ancienne route reliant Crest à Montélimar que l’on va justement prendre pour rejoindre Crest et sa fameuse tour. Les premières rayons du soleil se détachant des 3 Becs offrent un spectacle pour le moins éclatant !

Passée la ville de Crest, on se dirige doucement mais sûrement vers le pied du massif du Vercors. Les choses sérieuses ne vont pas tarder à commencer. Mais rien ne presse ! Alors on savoure les quelques kilomètres qui nous conduisent au village de Gigors où l’on se retrouve petit à petit face à des pourcentages plus marqués puis, carrément à un petit mur pour se hisser jusqu’au cœur du village qui domine la vallée de la Drôme avec en toile de fond, les majestueux 3 Becs. C’est ici que débute l’ascension du col Jérôme Cavalli, aviateur drômois, spécialiste de haute voltige, mort au combat pendant la seconde guerre mondiale en Tunisie. Plus discret et moins prisé que ses voisins des Limouches, du Tourniol ou du Bacchus, c’est un col qui mérite cependant d’être connu car très agréable à escalader avec notamment un sublime panorama sur la vallée de la Gervanne et les sommets du Diois.

Passé le col Jérome Cavalli, on évolue sur une route en plateau pour aller retrouver la route du col des Limouches après une succession de petits raidards bien marqués ! On déroule ensuite jusqu’au col des Limouches avant de descendre en direction du charmant village de Léoncel et son abbaye cistercienne fondée en 1137. Nous voici désormais au cœur du Vercors. La chasse aux cols est ouverte ! On se hisse tout d’abord à 1313 m au col de la Bataille par une route en sous bois qui offre une fraîcheur à laquelle on repensera avec envie plus tard dans la journée ! Dans la courte descente qui suit, une pause s’impose au niveau du belvédère du Pas de l’Aubasse aménagé récemment dans le cadre du projet des sublimes routes du Vercors. Pendant près de 15 kilomètres, le profil s’apparente à des montagnes russes jusqu’à retrouver la route de Lente après le passage du col de la Portette.

Petite respiration avant d’effectuer la boucle par le col de l’Echarasson qui permet d’accéder à la route majestueuse de Combe Laval taillée à même la falaise dominant le pays du Royans. Du grand, du très grand spectacle pour les amateurs de routes vertigineuses !

Après le col de la Machine où l’on peut refaire le plein des bidons à la source aménagée au niveau du panneau indiquant le col, on met le cap sur le col de Carri, sans réelle difficulté par ce versant contrairement au versant sud qui plonge en direction de la Chapelle en Vercors et du pied d’un nouveau col, celui de Proncel, qui nous conduit au village martyr de Vassieux. La température s’est très nettement élevée depuis le départ et les 30°c ne sont pas loin d’être atteints alors que le vent du sud désormais bien établi n’apporte aucune sensation de fraîcheur.

Avec près de 170 kms au compteur, je décide de faire une pause casse croûte à Vassieux avant de reprendre ma route en direction du col de Rousset qui marque la sortie du Vercors.

Au fur et à mesure de la descente vers Die la chaleur s’intensifie et la fontaine de Chamaloc au pied du Rousset s’apprécie avec délice ! A Die, le thermomètre affiche plus de 36°c et le vent de sud est toujours aussi présent. Pour rejoindre Barnave et le pied du col de Pennes, Mathieu a tracé le parcours par une petite route évitant la départementale fréquentée. C’est une découverte pour moi et une belle surprise tant elle est agréable et offre une belle alternative entre Die et Pont de Quart. Il faut toutefois reprendre pendant quelques kilomètres la route de Gap avant de tourner à droite en direction du pied du col de Pennes. L’eau de Chamaloc n’est désormais plus qu’un bouillon tiède et j’espère trouver une fontaine à Barnave. Sans succès, hélas. Je trouve finalement mon salut à l’Aubergerie, certes fermée à l’heure où je passe mais où l’on me sert un grand verre d’eau gazeuse avec du sirop de grenadine pendant que l’on me remplit les bidons d’eau fraîche. Mille mercis à la propriétaire de cette charmante auberge pour sa gentillesse. Je peux désormais repartir pour les 8 kilomètres d’ascension du col de Pennes qui vont me faire basculer au cœur du Diois et de la vallée de la Roanne. Les premiers kilomètres jusqu’à l’embranchement de la route venant de Recoubeau sont les plus difficiles avec notamment 2 kilomètres à plus de 7%. La fin est revanche nettement plus douce et bien que situé à 1040 m d’altitude, aucune sensation de fraîcheur n’accompagne le franchissement du col !

La descente vers la vallée de la Roanne est vertigineuse et à nouveau, j’ai du bouillon dans les bidons ! Fort heureusement, je vais pouvoir refaire le plein d’eau fraîche à Pradelles puis à Saint Nazaire le Désert avant de poursuivre la remontée de la vallée de la Roanne qui conduit tout en douceur au pied du col de Lescou où je franchis le cap des 250 kms.

Une rapide descente sur Bouvières et je refais le plein d’eau. Quel bonheur de trouver autant de fontaines en si peu de kilomètres !

Le Vercors et le Diois désormais derrière moi, il me reste à passer le pays de Bourdeau avant de rejoindre la plaine de Valdaine qui me conduira jusqu’à Montélimar. L’accumulation des kilomètres, la fatigue et le vent commencent à rendre ma progression plus poussive et je butte littéralement sur l’enchaînement Orcinas, Combs, qui s’apparente à un véritable petit col. Je décide de zapper un énième petit crochet dont Mathieu à le secret pour rentrer directement sur Montélimar puis rejoindre l’Ardèche et la maison au terme d’une journée bien remplie avec 340 kms et 5500 m de D+ en un peu moins de 15h30 (dont 14h25 de déplacement).

Un grand merci à Mathieu pour cette sublime trace, parfaitement équilibrée et qui privilégie les routes peu fréquentées. On évolue en permanence dans des paysages somptueux avec quelques spots magiques tels que Combe Laval, le col de Rousset ou encore la descente du col de Pennes. Mon coup de cœur va à la montée du col Jérôme Cavalli que j’ai souvent descendu mais jamais grimpé par ce versant.

L’eau ne fait pas défaut sur le parcours et avec les températures qui m’ont accompagnées ce fut indispensable de pouvoir refaire régulièrement le plein. Pour celles et ceux qui effectueraient le parcours sur une journée, je ne peux que les inviter à faire une pause casse croûte à Vassieux comme je l’ai fait. Il y a tout ce qu’il faut, notamment à la boulangerie du village.

Il me reste désormais à me lancer sur la trace XL de ce « Drôme Granfondo » qui prolonge le plaisir par la Drôme provençale et les Baronnies. A suivre donc !

Plus d’infos sur la trace Drôme Granfondo : https://www.facebook.com/profile.php?id=100094938311985

One comment

  1. Bonjour, excellent parcours que j’ai emprunté sous différentes formes. Au col de pennes vous pouvez aussi prendre la jolie route d’Aucelon qui rejoint la vallée de la Roanne et à saint Nazaire la route du petit paris le col de Muse.
    Bonne route

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