Retrouver le chemin de la liberté

Depuis plusieurs saisons je planifie mes projets vélos en fonction des épreuves qui m’inspirent, à commencer par leur parcours. L’explosion du nombre d’épreuves estampillées « ultra » rend le choix difficile et suscite parfois une certaine frustration car on ne peut bien évidemment ni être partout ni enchaîner les épreuves sans un minimum de temps de récupération tout en conciliant une passion chronophage avec sa vie professionnelle et familiale. A cela s’ajoute un paramètre non négligeable : le coût global que cela suppose. En additionnant tous les frais (inscription, transport, hébergement), on peut rapidement dépasser 500 € alors que la liberté de pédaler comme bon nous semble ne s’achète pas.

Depuis ma chute lors du BikingMan AURA en août 2022, j’ai beaucoup réfléchi sur ma pratique cycliste et surtout sur ce qui entretient cette petite flamme qui ne semble pas prête de s’éteindre. Le vélo est pour moi un exutoire, une source de liberté sans fin, une quête de grands espaces dans lesquels j’aime me retrouver au propre comme au figuré.

Trouver un prétexte à une longue sortie et en faire un challenge strictement personnel, partir aux aurores et arriver à la tombée de la nuit, enchaîner les ascensions sur les pentes de la Bonette, aller savourer un panettone en Italie… Seul ou en petit comité, voilà l’essence même du plaisir. Nul besoin de dossard, de chrono, de barrières horaires à respecter. Juste le plaisir de laisser le temps filer et les kilomètres défiler. C’est cette liberté que je veux aujourd’hui retrouver et privilégier sans pour autant dénigrer les épreuves officielles dont j’ai moi-même été « client » et dont je le resterais occasionnellement.

Cette année 2023 s’annonce donc comme une année charnière. Certes, je serai au départ du BikingMan Corse, de la RAF 500 et très certainement de l’Ardèchoise Ultra mais ces 3 épreuves s’apparenteront à une sorte de tournée d’adieu d’un univers devenu trop contraint. J’aspire à être seul décideur et concepteur de mes aventures cyclistes saisissant toutes les occasions et opportunités qui se présenteront pour me concocter des challenges sur mesure réunissant mes ingrédients préférés. Retrouver d’une certaine manière cette sensation de liberté à nulle autre pareil que nous avons connu au lendemain du confinement lorsque le périmètre des 10 kms avait été levé. Je garde un merveilleux souvenir de ces quelques mois sans organisation officielle où l’on pouvait décider de partir quand on voulait, où on voulait.

A l’instar des 7 Majeurs, de l’Omomarto, ou encore de la Conquête des Ardennes, il existe quantité de belles traces dont une grande majorité portent le label « Randonnée Permanente » de la FF Vélo offrant de nombreuses occasions de partir à la conquête de nouveaux horizons comme seul le vélo peut le permettre sans aucune contrainte. Le goût de la liberté retrouvée !

Tout ce qui ne t’arrête pas net est un chemin potentiel.

Mais rien ne vaut la trace que l’on prépare au cours des longues soirées d’hiver sans réellement savoir si on la réalisera un jour. Rêver c’est déjà voyager et être libre, libre de s’engager dans des conquêtes inutiles pour le seul plaisir de sentir le vent glisser sur son visage.